Convenable

Cette œuvre de Véronèse de 1573, qui représente à l'origine Les Noces de Cana, a dû changer de titre pour celui de banquet tel que rapporté dans les Évangiles (appelé Le Repas chez Levi et Victuailles dans la maison de Simon le Pharisien), pour éviter la condamnation de l'Inquisition, avant d'être dénoncée pour des raisons théologiques, sous-tend son inadéquation à la notion de convenable applicable à un thème religieux, ce qui résulte en une obscénité à la fonction et à l'espace pour lesquels il a été conçu (le réfectoire d'un couvent). Évidemment, elle ne reproduit pas l'ambiance d'un milieu juif du Ier siècle ni ne traite avec solennité des personnages sacrés, mais représente un extravagant festin vénitien de sa propre époque. Pendant le travail de création, Véronèse se justifie en comparant son travail avec les fresques de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine et qui répond aux inquisiteurs de Venise : Ne comprenez-vous pas que dans la représentation du Jugement dernier, c'est une erreur de croire qu'ils portent des vêtements et qu'il n'y a aucune raison d'en peindre?. En fait, à cette époque a déjà eu lieu une intervention pour couvrir certains de ces nus[1],[2].

Le convenable, dans le domaine des arts, de la littérature, désigné en anglais par les auteurs anglo-saxons du nom de decorum du latin decorum (« ce qui convient, la bienséance, grec : το πρέπον »)[3] est un principe de la rhétorique classique, de la poésie et de la théorie théâtrale qui concerne l'adéquation ou non d'un style à un objet théâtral. Le concept de convenable est également appliqué aux limites prescrites des comportements sociaux appropriés dans des situations définies.

  1. Texte de la comparution (traduit en anglais).
  2. David Rostand, Painting in Sixteenth-Century Venice: Titian, Veronese, Tintoretto, 2nd ed 1997, Cambridge UP (ISBN 0521565685)
  3. Félix Gaffiot, Dictionnaire illustré latin-français, 1934.

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